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A. Lange & Söhne

Lange 31

Boîtier
Platine
Bracelet
Cuir
Boucle
Boucle ardillon
Taille
ø 46 mm
Mouvement
Mécanique à remontage manuel
Réserve de marche: 744 h, 21600 alt/h
Fonctions
Heures, Minutes, Secondes, Date, Indicateur de réserve de marche
Référence
130.032
Lancement
2009
Collection
-
Prix HT
127’000 CHF
Description

Naturellement, un mouvement avec une réserve de marche d'une importance aussi considérable ne pourrait pas marcher régulièrement aussi longtemps sans dispositions techniques supplémentaires. Car il n'y a pas de transmission d'énergie homogène, les lois de la physique ayant établi que le couple de départ d'un ressort qui se détend décline graduellement. Or, quand le couple faiblit, l'amplitude du balancier décroît, et la précision diminue. Il y a 500 ans, pour contrebalancer cette loi d'airain, Léonard de Vinci avait déjà découvert le principe du cordon et de la spirale. Celui-ci utilise l'effet de levier, qui compense largement la réduction du couple du ressort. Ce principe a été appliqué à deux montres Lange de l'ère nouvelle, le TOURBILLON « Pour le Mérite » et le TOURBOGRAPH « Pour le Mérite », qui sont dotées d'une transmission fusée-chaîne. Mais pour obtenir 31 jours de réserve de marche, cette construction serait irréalisable, ne serait-ce qu'à cause des dimensions des composants nécessaires à sa fabrication. Les constructeurs horlogers Lange ont donc cherché une autre voie – et ils l'ont trouvée. La solution est un dispositif à force constante entre le double barillet et l'échappement. Il s'agit d'une construction complexe qui assure un dégagement d'énergie toujours constant sur la partie échappement – c'est-à-dire indépendamment de l'état de tension du ressort.

Résultat: lorsqu'il se détend, un ressort auxiliaire prétendu sur l'arbre de la roue des secondes transmet une quantité d'énergie toujours constante à la roue d'ancre. Et toutes les dix secondes, ce spiral fixé sur un plot de ressort est retendu de 60 degrés à son extrémité extérieure. Il faut encore un mécanisme pour contrôler le déroulement de ce mouvement avec fiabilité et précision. C'est le rôle du balancier. Il conditionne non seulement la régularité de la marche de l'arbre de la trotteuse, permettant d'indiquer l'heure exacte, mais aussi, parallèlement, le remontage cyclique du dispositif à force constante. Cette opération s'effectue via un triangle de Reuleaux, une came en forme de triangle équilatéral aux côtés convexes fixée sur l'arbre de la roue des secondes. Toutes les dix secondes, c'est-à-dire après chaque rotation de 60 degrés, il actionne un levier pivotant de construction raffinée. Sur sa face interne, deux palettes agissent alternativement sur une roue à une seule dent reliée au barillet par un train de rouage et arrêtent pour un petit instant sa marche après chaque rotation de 180 degrés. A chaque rotation, presque instantanément, le ressort auxiliaire décrit plus haut est retendu partiellement et l'énergie ainsi accumulée est transmise durant les dix secondes suivantes à la roue d'ancre. Bien que le couple transmis fluctue légèrement durant ces dix secondes, la transmission d'énergie moyenne reste constante durant  31 jours. Le mouvement du dispositif à force constante, extérieurement semblable à un échappement, peut être observé à travers le fond en verre saphir. Un coussinet en saphir transparent laisse entrevoir la fascinante interaction entre la came triangulaire et le levier pivotant.

Le dispositif à force constante empêche donc que le couple qui décline graduellement à partir du double barillet ait une incidence négative sur la marche de la montre. La transmission d'énergie est ainsi uniforme, l'amplitude est égale, et la précision de marche est constante jusqu'au 31e jour. Un mécanisme d'arrêt stoppe ensuite le mouvement. En théorie, celui-ci pourrait continuer à marcher. Mais la force du ressort-moteur deviendrait alors inférieure au couple du spiral auxiliaire et empêcherait le dispositif à force constante de fonctionner de façon fiable.