LW.01M Lightweight

Definition du défi

Tout a commencé par un défi. MING pourrait-il créer la montre mécanique la plus légère au monde ? Cependant, nous voulions le faire à l’intérieur de certaines frontières : la montre devait être d’une taille raisonnable (38 mm); être produite en métal pour un meilleur ressenti au porté (en particulier, le transfert thermique); être raisonnablement abordable; sans compromis techniques par pur souci de légèreté et utiliser un mouvement fiable. Il nous a fallu quelques années et une quantité impressionnante de tests, notamment métallurgiques, pour aboutir aux montres MING LW.01, à remontage manuel et automatique. Nous pensons que les deux versions dans leur exécution respective sont les montres-bracelets de série les plus légères au monde. Dans cette édition de GPHG, nous avons décidé de présenter la plus légère d’entre-elles : la LW.01M à remontage manuel.

Matériaux exotiques

Nous avons exploré une large gamme de matériaux ultralégers, y compris les dérivés de fibres de carbone et l’impression 3D à cœur creux, mais nous avons finalement découvert que l’alliage magnésium-aluminium-zinc-manganèse AZ31 de Smiths High Performance était à la fois plus léger que le carbone (densité de 1,77 g/cc, contre ~ 2 g/cc), plus cohérent à produire, et surtout il conservait l’effet tactile du métal. Cet alliage a également été traité en surface par oxydation électrolytique plasma par Keronite afin d’assurer la résistance à la corrosion et la biocompatibilité, puis avec une autre couche protectrice déposée par Cerakote. La glace n’est pas en saphir mais en Corning Gorilla Glass 6 complétée par un traitement de durcissement de Knight Optical. Avec 2,40 g/cc, ce matériau est nettement plus léger que les 3,98 g/cc du saphir traditionnel. Ceci, tout en ayant une dureté de 670 Vickers, ce qui lui confère une résistance aux chocs plus élevée.

Repenser la construction de la boîte et du cadran

Dans une montre conventionnelle, le cadran est fixé au mouvement, qui est à son tour fixé à la boîte, elle-même munie d’une lunette sur le dessus et d’un fond sur l’arrière. Ceci dans le but d’avoir un ensemble étanche. La MING LW.01M a été complètement repensée pour accueillir un cercle en forme de chapeau servant de porte-mouvement. Il est d’une finesse de 0,5 mm d’épaisseur par endroits, et nervuré pour assurer la rigidité. Il n’y a même pas de cadran en tant que tel : le cercle extérieur/l’arrière-plan est le porte-mouvement, et la partie centrale du mouvement est masquée par une impression en dégradé sur la glace du dessus. Cette dernière arbore également les index et une animation interférentielle. Sans celle-ci, le poids aurait tendance à provoquer une dissonance cognitive empêchant de penser quelque chose d’aussi léger pourrait contenir un mouvement mécanique.

Pour éviter de blesser le cadran ou de perturber le mouvement, le cercle et le mouvement sont soutenus depuis l’arrière par une cage avec des entretoises profilées spécialement optimisées pour conférer une rigidité optimale. La cage couvre et scelle l’ensemble complet à la lunette, qui, bien qu’elle soit très étroite, contient également des ouvertures usinées à l’intérieur dans le seul but d’économiser du poids.

Chaque composant de la montre – jusqu’aux vis (en titane), en passant par l’évidement de la lunette et par l’anglage du renfort du boîtier – a été optimisé pour atteindre l’équilibre absolu entre solidité et poids. La couronne est en aluminium anodisé pour assurer une fonctionnalité ainsi qu’une durabilité parfaite du filetage. La simulation par éléments finis a été utilisée pour vérifier la rigidité en torsion globale de la boîte - qui a une étanchéité de 25 m. Les barrettes de fixation du bracelet ordinairement démontables deviennent fixes et sont usinées de manière à ne faire qu’un avec la boîte. Ceci contribue à la rigidité globale et permet également de gagner du poids car les barrettes fixes sont plus légères que les barrettes à ressort en acier. Finalement, cela permet d’éviter tout risque de dommages que les extrémités des barrettes à ressort pourraient causer au revêtement lors de l’assemblage et du démontage du bracelet.

De l’ordinaire à l’extraordinaire

Au début, nous avons d’emblée exclu l’utilisation d’un mouvement exotique « poids plume » qui aurait dû être spécialement développé. Ceci aurait été plus facile à certains égards, mais cela aurait engendré des défis supplémentaires. Au lieu de cela, nous avons décidé de modifier un mouvement standard existant plus abordable et qui s’insérait parfaitement dans notre montre ; l’ETA 2000 a été choisi, puis largement repensé avec la Manufacture Schwarz-Etienne et transformé en ETA 2000.M2. Nous avons enlevé et allégé plusieurs composants pour permettre un gain de poids supplémentaire.

Enfin, la manufacture Jean-Rousseau a créé des bracelets Alcantara doux et confortables au porter et sans compromis sur la souplesse. Il existe deux systèmes de boucle selon la préférence du porteur, la première en alliage de magnésium AZ31 portant le nom « Record », ou notre boucle « Tuck » en aluminium squeletté.