Montblanc Nicolas Rieussec Rising Hours
Réserve de marche: 72 h, 28800 alt/h
A observer l’évolution des chronographes Nicolas Rieussec de Montblanc, il serait tentant de croire que le temps adopte progressivement la forme d’un disque. En effet, les aiguilles des compteurs 60 secondes et 30 minutes ont d’abord cédé la place à des disques tournants. Puis, cette caractéristique s’est étendue à l’affichage du second fuseau horaire, qui a également revêtu l’apparence d’un disque. Aujourd’hui, le chronographe Nicolas Rieussec Rising Hours va plus loin encore, avec une indication des heures délivrées par deux disques superposés qui n’affichent pas uniquement les douze chiffres des heures, mais permettent de déterminer d’un seul coup d’œil si cette valeur s’applique aux heures de la journée ou de la nuit.
Même si les affichages temporels du chronographe Nicolas Rieussec Rising Hours se présentent sous un jour révolutionnaire, ce garde-temps appartient de plein droit à la collection Montblanc Nicolas Rieussec, dont le lancement a fait sensation. C’est en 2008 que la manufacture Montblanc a dévoilé le premier chronographe-bracelet à l’apparence unique et à la construction originale qui repose sur le principe de disques tournants et d’aiguilles fixes. Cette conception connaît désormais un nouveau développement quant à son affichage des heures du temps habituel. Les ingénieurs de Montblanc ont agrémenté cette disposition d’une complication supplémentaire sous la forme d’une indication jour/nuit intégrée. Cependant, chaque chose en son temps.
Une différence comme le jour et la nuit
Un affichage digital de l’heure, dans lequel les chiffres des heures se déplacent sous un repère fixe alors que l’aiguille des minutes décrit ses rotations habituelles, n’offrirait rien de neuf en soi. Pourtant, la manière dont Montblanc réalise cette indication sur la Nicolas Rieussec Rising Hours incarne une révolution technique. Comme les autres modèles de la ligne Nicolas Rieussec, le nouveau garde-temps possède un cadran à la disposition légèrement décentrée pour l’heure normale. Il est toutefois dépourvu d’aiguille des heures et se distingue par la présence d’un segment de cercle à 12 heures, dans lequel un disque muni des chiffres arabes de 1 à 12 tourne au-dessous d’un petit index triangulaire. Jusque-là, cet arrangement correspond à l’indication digitale des heures telle qu’elle se retrouve sur d’autres garde-temps. La Nicolas Rieussec Rising Hours ne s’arrête pas en si bon chemin : l’échelle des heures change de couleur en fonction de la période de la journée. Elle apparaît d’une teinte bleu clair pendant la nuit et noire pendant le jour. L’intérêt de cette fonction est manifeste, car elle permet de situer chaque heure dans le déroulement d’une journée sur un simple coup d’œil et peut se révéler fort utile au moment de corriger la date afin de s’assurer que le changement du quantième intervienne à minuit et non à midi.
Nouveau calibre manufacture Montblanc avec mécanisme jour/nuit breveté
Cette indication inhabituelle de l’heure est l’œuvre du nouveau calibre manufacture MB R220 qui intègre un complexe mécanisme breveté composé de deux disques tournants superposés. Le disque supérieur comprend les chiffres arabes découpés de 1 à 12 alors que le second – réservé à l’indication jour/nuit – tourne au-dessous du premier avec des segments bleu clair et noirs, qui confèrent une nuance sombre ou lumineuse au chiffre affiché dans le guichet. Le disque des douze heures est en rotation constante tandis que celui de l’indication jour/nuit tourne par intermittence et selon une vitesse variable afin d’accompagner les chiffres découpés de la teinte requise, bleu clair pour la nuit ou noire pour le jour. Ce complexe dispositif constitué de deux cames est commandé par une croix de Malte. L’une des cames est montée sur l’axe d’entrainement du disque jour/nuit alors que l’autre est fixée au prolongement de l’axe des heures.
Le profil de chaque came est spécialement façonné de telle sorte qu`elles ne s`engrènent pas de 9 à 15 heures et de 21 à 3 heures. Durant ce laps de temps, le disque jour/nuit demeure donc immobile. A 3 heures ou à 15 heures, le processus d’engagement commence et le disque accélère jusqu’au moment où deux dents s’engrènent de 4 h 30 à 7 heures et de 16 h 30 à 19 heures afin de faire avancer les disques des heures et de l’indication jour/nuit dans un mouvement parfaitement synchrone. Puis, de 7 h 30 à 9 heures et de 19 h 30 à 21 heures, le disque de l’indication jour/nuit ralentit jusqu’à la déconnexion des deux mécanismes. Le disque de l’indication jour/nuit reprend sa position stationnaire.
Le fonctionnement du mécanisme breveté de « Rising Hours » se manifeste de façon très compréhensible deux fois par jour. A six heures du matin, le chiffre 6 du disque des heures apparaît dans une nuance bleu clair à gauche et noire à droite afin de symboliser l’achèvement de la nuit et le commencement de la journée alors qu’à six heures du soir (18 heures), la teinte noire à gauche indique que le jour touche à sa fin alors qu’à droite, les heures bleutées de la nuit s’apprêtent à prendre la relève.
Hormis ce dispositif spécifique, la Nicolas Rieussec Rising Hours compte non moins de quatre autres disques pour afficher les indications temporelles. Le jour de la semaine se lit dans une fenêtre à 9 heures tandis que son pendant à 3 heures est consacré à l’indication de la date. A l’évidence, les fonctions du chronographe observent le même principe avec un disque de 60 secondes pour le compteur des secondes et un disque de 30 minutes pour le compteur des minutes. D’un point de vue mécanique, le nouveau mouvement avec chronographe intégré possède de nombreux points communs avec les autres modèles Nicolas Rieussec. La montre ne possède également qu’un seul poussoir pour le chronographe, disposé à 8 heures sur le flanc du boîtier. Cet emplacement quelque peu inhabituel se révèle particulièrement ergonomique pour faciliter un actionnement à l’aide du pouce. Selon la fière tradition horlogère, le chronographe est commandé par une roue à colonnes alors qu’un embrayage vertical de conception contemporaine, qui présente l’avantage de réduire la friction, est responsable de l’engagement et du désengagement du chronographe. Le rouage se caractérise en outre par des profils de dents novateurs, qui assurent une transmission optimisée de la force, une diminution de la consommation énergétique et une réduction de l’usure. La régularité de la marche est confiée à un imposant balancier à vis de 10 mm qui décrit des oscillations d’une grande constance grâce à son moment d’inertie élevé (12 mg∙cm²) et sa fréquence de 28'800 alternances par heure (4 Hertz). La précision est aussi favorisée par l’appréciable réserve de marche de 72 heures des deux barillets, qui garantit un couple constant sur une longue période. De surcroît, le remontage automatique maintient la réserve de marche à son plus haut niveau à chaque fois que la montre est portée.
Tradition et esthétique
L’apparence de la « Rising Hours » révèle d’emblée qu’elle sort de l’ordinaire et qu’elle appartient indéniablement à la ligne des chronographes Montblanc Nicolas Rieussec. Elle arbore les caractéristiques emblématiques de la collection : les disques pour les compteurs des minutes et des secondes qui tournent sous des aiguilles fixes ainsi que le pont à deux bras disposé à 6 heures et ses paliers en rubis rouges qui illuminent le cadran par une forme qui évoque un sourire. Il est surmonté par le cadran décentré pour l’affichage de l’heure habituelle avec l`aiguille des minutes squelettées et les heures digitales. Un guichet sur la gauche dévoile le jour de la semaine dans une ouverture en demi-lune alors que l’indication de la date se lit sur la droite. Les surfaces qui s’étendent entre les indications s’ornent d’un guillochage en grain d’orge, l’une des plus nobles techniques décoratives de l’art horloger.
Ce remarquable ensemble est abrité dans un boîtier classique rond de 43 mm en or rouge, doté de cornes sculptées dans un fin dégradé qui enserrent un bracelet en alligator à grandes écailles complété d’une triple boucle déployante en or rouge. La couronne cannelée – également confectionnée en or rouge 18 carats – porte une incrustation de nacre avec l’emblème Montblanc. Le verre saphir bombé qui protège le cadran est traité antireflet des deux côtés alors que le fond de boîtier vissé, muni d’un hublot en verre saphir, expose au regard le rotor de remontage en or rouge 18 carats dont le travail est grandement facilité par le poids spécifique du métal précieux.