Triton et Sirène
Réserve de marche: 60 h, 18000 alt/h
Une pièce unique Voutilainen en catégorie ”Métiers d’art”
C’est avec une montre « Triton et Sirène » ornée d’un exceptionnel fond mêlant deux techniques artisanales remarquables, la gravure et l’émaillage, que Kari Voutilainen participe cette année au Grand Prix d’Horlogerie de Genève.
L’horloger Kari Voutilainen propose un garde-temps muni d’un second fuseau horaire sur 24 heures et d’un indicateur de réserve de marche rétrograde. Le mouvement, conçu et réalisé à la main, de même que le cadran, sont manufacturés au sein des ateliers du maître. Façonnée en maillechort, cette mécanique de haut vol est formée de pas moins de 250 composants et 28 rubis. Ingénieuse, elle permet d’ajuster le second fuseau horaire par la couronne, qui avancera alors par saut d’une heure à chaque pression, plutôt que de tourner librement, évitant ainsi toute perte de précision par rapport à l’heure locale. Tandis que le fond saphir permet d’admirer les terminaisons traditionnelles du mouvement, avec des décorations Côtes de Genève et un anglage main, le cadran distille lui aussi une élégance des plus raffinées. A 6h, le GMT enlace la petite seconde, dans le sillage de l’indicateur de réserve de marche rétrograde positionné à 12h.
« Jamais je n’avais réalisé une pièce aussi compliquée ». Pour le maître-graveur suisse Eddy Jaquet, la fabrication de cette montre unique restera dans sa mémoire. Au-delà des multiples étapes de gravure du couvercle pivotant en or gris (plusieurs épaisseurs de métal précieux ont été taillées et sculptées successivement), la Voutilainen Vingt-8 GMR passée entre ses mains a en effet bénéficié d’une seconde technique d’ornementation tout aussi exigeante : l’émaillage.
C’est la spécialiste Inès Hamaguchi qui a été chargée d’effectuer le délicat travail de l’émail destiné à créer l’effet esthétique voulu par Eddy Jaquet, auteur du dessin mettent en présence deux silhouettes de part et d’autre de la surface de la mer. Si la partie du décor représentant le ciel et l’écume a fait appel à la technique classique de l’émail champlevé, c’est la méthode très particulière et d’une extrême complexité baptisée plique-à-jour qui a été retenue pour figurer les eaux marines accueillant une sirène visible en transparence des deux côtés du couvercle.
Né dans l’empire byzantin au IVe siècle, la plique-a-jour n’a fait son apparition en Europe occidentale qu’à la fin du XIIIe siècle avant de quasiment disparaître par la suite en raison de sa difficulté d’exécution. On l’a vu renaître dans les dernières années du XIXe siècle, mais il reste aujourd’hui extrêmement rare et seuls quelques experts parviennent à le maîtriser.
Au travers de cette montre, la juxtaposition de la gravure et de différentes techniques d’émaillage, dont le plique-à-jour enchâssant un élément décoratif, représente une expérimentation artisanale des plus captivante.
Si les deux artistes préservent un voile de secret sur les différentes étapes de réalisation, - “une démarche expérimentale”, affirment-ils -, Eddy Jaquet et Inès Hamaguchi avouent que de nombreux échanges entre leurs deux ateliers, dans le canton de Neuchâtel, ont été nécessaires avant de parvenir au résultat final. Un patient et méticuleux travail à quatre mains qui offre cet incomparable effet proche du vitrail, créant à la fois mouvement et profondeur.
Sur les douze montres Voutilainen Vingt-8 GMR produites en série limitée, seul un exemplaire sera orné de ce couvercle gravé et émaillé, exceptionnel par sa difficulté de fabrication.